Analyse du Décret Inscription élaboré par la Ministre Marie-Dominique Simonet et
Présentation de l'Algorithme d'Allocation Différée - Elèves (AAD-Elèves).
Le nouveau décret Simonet constitue une avancée dans la bonne direction, considère des critères de proximité plutôt qu'un tirage au sort, centralise une partie des demandes pour une optimisation par la CIRI, supprime l'adossement, ...
Mais ce décret réintroduit l'adossement sous forme déguisée (cumul des critères Partenariat et Proximité école primaire - école secondaire), n'optimise que 20% des places, pénalise ceux qui font un autre choix, ne garanti pas les priorités, ... créant ainsi une sorte d' "ornière" de laquelle il sera très difficile de sortir !
Analyse du décret Simonet
Voici donc mon analyse du nouveau décret, quelque peu épurée ci-dessous.
Cette analyse fut réalisée en décembre 2009, sur base des articles et documents suivants, relatif à l'avant-projet du décret : En résumé, plus la quotité de "solidaires" est petite, plus ceux-ci seront mal placés, et plus grande sera la césure
entre les "intouchables" et les "solidaires"; et inversement, plus il y aura de "solidaires", plus on aura de
possibilités d'attribuer une "bonne" place à chacun. En poursuivant ce raisonnement, on en déduit donc que, par
équité, il devrait y avoir 0% d'intouchables, et 100% de solidaires. Et selon l'avant-projet, point 9a du dispositif, dans les 20% laissés à la CIRI figure le reliquat du quota d'élèves moins favorisés. Ce quota devrait venir en sus, sinon il ne restera vraiment plus rien pour les autres !
De plus, toujours selon l'avant-projet, point 4 du dispositif, "Les écoles réputées incomplètes (90 % au moins des écoles de la CF) attribuent 100 % de leurs places déclarées [...]", c'est à dire qu'elles peuvent attribuer plus de 80% de leurs places disponibles ? Autre discrimination, différence de traitement et iniquité ! Les écoles "quasi complètes" ne seront plus accessibles aux enfants déboutés de leur premier choix ! A nouveau, l'équité veut une gestion centrale, un traitement identique pour tous. Comment peut-on atteindre ces objectifs si les données ne sont pas introduites dès le début du processus dans une application centrale ?
L'adossement s'éteint, je ne puis que m'en réjouir, même si ce n'est pas assez rapidement à mon goût. Et j'apprécie particulièrement la limite du 1er septembre 2007, respectant en quelque sorte les décrets précédents : il était inutile de changer d'école en "dernière minute".
Par contre, "Si un élève, bénéficiant d'une priorité dans une école A, préfère s'inscrire à l'école B, il perd de facto toute priorité vers A" (extrait de l'article du Soir) est une hérésie ! Par sécurité, les parents prendront l'option prioritaire. Cette limitation restreint la liberté de choix des parents, va à l'encontre de ce qui est le mieux pour l'enfant. Au sein d'une même famille, tous les enfants ne sont pas identiques, et l'école qui convient le mieux à l'ainé, n'est pas forcément celle qui convient le mieux au second. Et que les parents considèrent cette différence (et ne veuillent à tout prix mettre leurs deux enfants dans le même sac) est tout à leur honneur. En forçant ce choix sécuritaire, on fait deux mal-placés : cet enfant qui serait mieux ailleurs, et celui qui bénéficierait de la place dans l'école "prioritaire". Cela va de facto cadenasser les places prioritaires (fratrie, adossement (effectif ou déguisé), ...). Mais c'est aussi un moyen pour les écoles secondaires de sélectionner leurs élèves, jouant sur la carte sécuritaire, elles pourront facilement "aspirer" les élèves du primaire (adossé, des fratries), ne laissant à nouveau que les miettes aux autres. Pire que l'adossement, c'est de l'adossement forcé ! Bref, le décret est (grandement) vidé de son sens ! Une avancée ?, je dirais plutôt un recul ! A relire l'avant-projet, point 9 du dispositif "[...] la CIRI attribue les places [...] dans l'ordre : a) [...] b) [...] les prioritaires pour cette école [...]" contredit partiellement cette hypothèse. J'espère bien comprendre ce point, mais n'en suis pas sûr. Mais quoi qu'il en soit, il aura perdu la garantie d'obtenir au minimum sa priorité.
En combinant les critères :
A votre avis, quelles seront les écoles "partenaires" ? L'adossée en premier ! Donc, les écoles adossées auront dans le futur soit un partenariat avec la même école, ou pas de partenariat : facteur 1.51, et sont quasi toutes à moins de 4 km : autre facteur de 1.54 : soit cumulés, un facteur de 2.3254. Il est donc plus avantageux d'aller dans l'école primaire adossée (= partenaire + proche), que d'aller dans une école primaire proche du domicile : car même si cette école adossée est la plus éloignée (1.216 points), le correctif de 2.3254 la propulse devant la plus proche : 2.827686 points pour l'adossée contre 2 points pour la plus proche hors partenariat. Et si l'école primaire la plus proche est partenaire (ou pas), avec un facteur de 1.51, elle donnera 2*1.51=3.02 points, elle procure moins de points que l'école adossée, quatrième en distance par rapport au domicile : 1.414*1.51*1.54 = 3.2881 points.
Type d'école primaire Position Village Proche Partenaire Adossée Facteur -> 1 1.54 1.51 2.3254 1 2 3.08 3.02 4.6508 2 1.81 2.7874 2.7331 4.208974 3 1.612 2.48248 2.43412 3.7485448 4 1.414 2.17756 2.13514 3.2881156 5 1.216 1.87264 1.83616 2.8276864 Bref, les écoles actuellement adossées auront toujours priorité !
Mais me direz-vous, il faut considérer la distance Domicile - Ecole primaire / secondaire. J'ai donc calculé
toutes les cotes possibles,
On voit clairement que les écoles adossées "raflent" toutes les premières places, le dégradé de couleurs ci dessus (les cotes proches ayant la même couleur) l'illustre d'un coup d'œil.
En classant ensuite toutes ces cotes (100 au total, je n'ai pas considéré l'immersion) par ordre décroissant, on en obtient confirmation :
Je vous ai joint le fichier Critères Inscriptions comprenant non seulement tous ces calculs mais également les 600 indices incluant le critère de préférence, et les divers classements et tris; la prédominance des écoles "adossées" est également confirmée lorsqu'on considère les préférences.
Pourquoi maintenir un critère de partenariat, hormis peut-être pour aider les écoles défavorisées ? Comme je l'ai écrit par ailleurs :
Ce partenariat fait passer au second plan les critères de proximité géographique (la distance entre le domicile et l'école secondaire.), l'écologie. Le seul point positif, est que ce partenariat ne soit pas une stricte priorité, peut-être serait-il opportun d'en diminuer le coefficient (ou de le différencier, inchangé pour les écoles défavorisées, réduit pour les autres).
Mais au delà, il y a un gros problème avec votre système : dans la centaine d'enfants faisant une demande dans une école secondaire, il est pratiquement certain que plusieurs enfants auront la même "cote" : il n'y que maximum 5*5*2*2*2, soit 200 valeurs différentes possibles, et la répartition sera très loin d'être uniforme ! Quand, à l'approche des 80%, 10 enfants ont la même cote pour la dernière place, comment les départager ? Selon l'avant-projet : "[l'école ou la CIRI] départagent en fonction de l'indice socio-économique de leur quartier d'origine", cela ne suffira probablement, s'ils viennent de quartiers similaires.
Ce décret est "taillé sur mesure" pour les "privilégiés" : les enfants suivant la voie royale tracée par leur parents, qui, bien avertis, auront inscrit leur bébé dans la bonne école maternelle / primaire, proche de l'école secondaire et avec laquelle elle bénéficie d'un partenariat (l'école adossée, quoi !).
Ce décret fait également la "part belle" aux revendications des directions (principalement catholiques ?), leur octroyant une "autonomie dans le cadre de l'organisation des inscriptions" (pour reprendre le communiqué de presse du CDH). Je n'en vois pas l'objet, quel est le but, en raison de quoi les directions devraient-elles s'investir, perdre du temps, dans l' "organisation des inscriptions", quel bénéfice par rapport à une procédure (centrale) toute prête, servie sur un plateau ? Faut-il rappeler que les premiers concernés (et bien plus que les directions) sont les parents et enfants de 6ème primaire ! Il faut "assurer le lien entre la famille et l'école" ... où est l'enfant sera inscrit ! Et non celle de son premier choix ! De quoi lui servira ce lien s'il n'obtient pas ce premier choix ?!?
Et puisque le problème est déplacé au primaire, qu'il y a-t-il de prévu comme modalité d'inscription au primaire ? RIEN !
Avec ces quelques "amendements", les objectifs définis par la ministre seraient nettement mieux atteints.
L'adossement est bel et bien maintenu, et même la distance domicile - école secondaire passe au second plan, et pire, les parents auront tout intérêt à faire de longs trajets dès la maternelle !
Et il faut prévoir au plus tôt, dans la foulée, un décret pour l'inscription au primaire, où la situation est pire (dans certaines écoles) d'un point de vue transparence, équité, ... mais moins médiatique, plus diffuse.
(http://archives.lesoir.be/ecole-le-texte-n-imposera-qu-une-seule_t-20091216-00RE85.html)
(http://id-phy.orgfree.com/Opinion/091215-Decret_inscription-CP_cdH.PDF)
(http://id-phy.orgfree.com/Opinion/NGVT_Projet_decret_inscription-151209.pdf)
En bref d'abord :
Avant tout, un des trois objectifs annoncé dans votre avant-projet n’est nullement rencontré les autres ne
l’étant que partiellement.
• assurer à toutes les familles égalité d’accès à l’ensemble des établissements et égalité de traitement dans le
processus d’inscription ;
Par l’adossement réintroduit sous forme de critères (pédagogique combiné à proximité école primaire –
secondaire), toutes les familles sont loin d’avoir une égalité d’accès, et la répartition 80% traités par les
directions, 20% par la CIRI est tout sauf une égalité de traitement !
Répartition 80% aux directions, 20% à la CIRI
Pourquoi donc deux poids deux mesures ? 80% de privilégiés, d'intouchables et 20% devant céder leur
place par solidarité : voir ma note intitulée " Les intouchables et les Solidaires"
, dont voici un extrait :
Mais pourquoi 80-20, et non 75-25, ... Que signifie cette limite ? Au quota de mixité près, cela signifie
effectivement qu'au moins 80% des enfants auront leur premier choix, ce qui peut être un objectif (louable ?).
Mais reste-t-il suffisamment de places avec les 20% restant pour satisfaire "correctement" les autres demandes
? Si on considère qu'il y au total plus de places que d'élèves, tous finiront par être servis. Mais plus l'enveloppe
donnée à la CIRI est petite, plus il sera difficile de donner un "bon" choix à tous. Tout dépend de ce qu'on entend
par "correctement" et "bon". A la limite, si les directions attribuent 100% des places, 100% de premiers choix
donc, les enfants n'obtenant pas leur premier choix n'auront aucune chance dans une autre école "demandée"
(qui sera probablement leur second, troisième, ... choix). Pour que les "autres" n'obtiennent pas leur dernier
choix, ou un choix par dépit, on admet donc que certains parmi les 20% devront "céder" leur premier choix à
quelqu'un d'autre (même si ce n'est pas son premier choix); sinon, on attribue 100% des places aux premiers
choix, par ordre, et l'affaire est close.
Ce qui ne veut pas dire que 100% n'auront pas leur premier choix, loin de là, mais que cela variera
selon les écoles, ...
Donc on admet une optimisation, qu'un enfant cède sa place au profit d'un autre, dans le but que tous deux aient
une "bonne" place, par solidarité. Mais pourquoi seuls les 20 derniers pour cents doivent-ils faire preuve de
solidarité ? Pourquoi cette caste de 80% d'intouchables ? Et si justement, dans ces 80%, il y avait la "perle rare"
qui permet de "tout débloquer" ? Mais effectivement, ce serait celui en bas de la liste (car plus éloigné, disposant d'un indice moindre), qui devrait céder sa place en premier.
La CIRI
Je l'ai dit, elle n'aura que des "miettes" à distribuer, et ne pourra faire que des (très) mécontents (cfr ci-dessus). Ensuite, parce que la CIRI n'aura pas toutes les données, ne recevra que dans une seconde phase les demandes non "servies", et dans certains cas, devra recontacter les parents s'ils n'ont pas soumis assez de choix. Un délai estimé à un mois si tout va bien, alors que si toutes les demandes étaient centralisées dès le début et qu'on demande à chaque parent d'avoir au moins une école peu demandée (sur base 2009) dans sa liste, tous auraient leur place en quelques heures !
Directions, et leur crainte viscérale d'une gestion centralisée
Revenons pour la millième fois sur cette application centrale tant honnie par les directions (et autres parents convaincus que leurs relations avec la direction leur permettront d'être mieux servis). Dans l'avant-projet, parmi les objectifs, les principes, on lit :
- 4. Alléger le travail des directions et des services administratifs
- 6. Disposer dès le début de la période d'inscription, au niveau de la Communauté Française, des outils de contrôle et de gestion de l'entièreté du processus. Développer les outils informatiques qui permettront de mener le processus à son terme en un minimum de temps sur une base de données complète et exploitable.
- 9. Limiter au maximum la période d'incertitude des parents quant à la future école secondaire fréquentée par leur enfant.
Les Priorités
La plupart tombent sous le bon sens.
Les Critères
Distance école primaire - domicile : C'est une très belle mesure en faveur des "écoles de village" ! Il est plus "payant" d'aller à l'école primaire la plus proche que de choisir l'école secondaire la plus proche. Hélas cette belle initiative est annulée par les autres critères ! (Voir ci dessous.)
Distance école secondaire - domicile : tous ceux prenant l'école la plus proche sont sur le même pied. A priori une bonne idée.
Distance école primaire - école secondaire : cela favorise les écoles ... adossées !
Partenariat pédagogique : Du même "tonneau" que la perte de priorité. Pourquoi pénaliser un enfant qui, parce qu'il n'a pas le profil "prévu" (par l'école, par les parents, et j'espère dans les deux sens), irait dans une école plus appropriée, mais d'une autre pédagogie ? Où est la liberté de choix des parents ? Comment, alors qu'il est au berceau, lorsque vous choisissez son école maternelle, le plus souvent la même que l'école primaire, savoir quelle pédagogie lui conviendra le mieux au secondaire ? Même si on peut le deviner plus tôt (mais on peut tout aussi bien ne pas vouloir le voir), c'est me semble-t-il vers la fin des primaires (alors qu'on ne peut plus changer d'école), que les "orientations" se dessinent plus précisément, s'affirment. Par sécurité, ce décret le forcera à faire un "mauvais" choix. Bref il sera probablement voué à l'échec : un comble pour un critère qui vise justement à lutter contre l'échec scolaire !
Et le but de l'enseignement primaire n'est-il pas de préparer à TOUT (type d') enseignement secondaire ? N'est-ce pas là l'idéal vers lequel devrait tendre toute école primaire, alors que ce système pénalise justement ces écoles qui ouvriraient d'autres voies ?
[CQFD!]
Points obtenus selon la distance domicile - école primaire
- selon les distances Domicile - Ecole primaire et Domicile - Ecole secondaire,
- et selon le "type" d'école primaire :
- Adossée (= en partenariat et proche de l'école secondaire),
- Proche (de l'école secondaire : <= 4 km)
- Partenaire
- Village (ne bénéficiant d'aucun autre critère)
dans 4 tableaux (un par type d'école primaire) de 25 cotes (5 cotes pour la distance à l'école primaire, et 5
facteurs pour la distance à l'école secondaire).
Les 25 cotes les plus hautes sont distribuées comme suit :
- 19 (76%) d'Adossées (et 76% de toutes les cotes adossées)
- 3 (12%) de Proches
- 3 (12%) de Partenaires
- 0 (0%) de Village (hors partenariat et éloignées)
Si ce n'est pas de l'adossement déguisé, ça !?
Si l'on s'attache à respecter les choix des parents, ceux-ci exprimeront à travers leurs choix cette "continuité pédagogique", et tous peuvent de la même manière choisir la pédagogie qu'ils souhaitent pour leur enfant, qu'elle soit en continuité ou non. S'ils ont déjà l'occasion d'exprimer leur choix, pourquoi faut-il qu'il soit "garanti" pour certains et non pour d'autres ? L'école fondamentale devrait, pour le bien-être des enfants (et de la planète), être une école de proximité. Dès lors, si on départage les demandes suivant un critère de proximité, ils devraient se situer en haut de la liste pour l'inscription au secondaire. Et lorsque j'entends comme argument qu'un parent "a fait l'effort de conduire son enfant [du Brabant Wallon] à Bruxelles pendant six ans pour qu'il aie une bonne école secondaire", je le prends plutôt comme un contre-argument. Sans nier la liberté des parents d'inscrire leur enfant où bon leur semble, ce n'est à mon sens certainement pas un comportement à cautionner, à encourager.
Premières Conclusions
Bref, j'emploierais une formule usée jusqu'à la corde "Peut mieux faire !" Et nettement !
Propositions d'amendements
Par rapport à l'avant-projet, en restant dans l'esprit de celui-ci, il aurait fallu :
- supprimer le cumul des critères partenariat et proximité (< 4 km), si on veut absolument conserver ce critère pédagogique. Le mieux serait de le supprimer (et au moins le réduire) pour ne pas pénaliser ceux qui font la démarche positive de choisir une école de la meilleure pédagogie, même si elle est différente, hors partenariat.
- une gestion entièrement centralisé, mais où les demandes sont introduites par les directions pour préserver cette relation
- une rencontre avec toutes les écoles où on inscrit son enfant, et dans ses choix, mentionner au moins une école moins demandée. Si le premier choix est une telle école, une demande suffit.
- départager les ex-æquo selon la distance domicile - école secondaire
- un même traitement pour tous (pas de 80% d'intouchables, et 20% de solidaires / (très) mal-placés).
Mes commentaires sur l'avant-projet de décret sont repris en détail sous forme d'un document PDF : Avant-projet Simonet - Analyse.pdf, qui reprend, point par point, les objectifs, arguments, critères, ... avancés par les protagonistes (essentiellement du CdH), avec certaines redites donc.
Cette section a pour seul but d'énoncer, d'expliquer et de décrire cet algorithme, exemple à l'appui.
D'une manière formelle, l'Algorithme d'Allocation Différes - Elèves peut s'énoncer succinctement comme suit :
Algorithme d'Allocation Différée - Elèves (AAD-Elèves)
Selon le décret inscription de la Ministre Simonet, les places gérées par la CIRI seront attribuées (après priorités) selon l'Algorithme d'Allocation Différée - Elèves (AAD-Elèves).
Pour chaque élève, on active les demandes, 1ère et suivantes, tant qu'aucune n'est ou n'est plus en ordre utile (ou jusqu'à épuisement). Et à la fin, on supprime toutes les demandes restées inactives, car, pour un élève, soit elles sont toutes activées, soit il en a une en ordre utile, et les meilleurs choix (en liste d'attente) sont conservés pour tout désistement éventuel d'autres élèves.
Plus explicitement :
Cette méthode vise à épurer ou reconstruire les listes des demandes, ne conservant que les premiers choix, et les suivants tant que les précédents (les premiers, ou deuxièmes, ...) ne sont en ordre utile. A partir de listes vides, pour chaque élève, on active son premier choix, à sa "place relative" selon l'indice composite, et si celle-ci n'est pas (ou plus, du fait d'autres activations) en ordre utile, on active les choix suivants, tant que ceux-ci ne sont pas (ou plus) en ordre utile, ou jusqu'à épuisement des demandes pour cet élève. De manière équivalente, l'algorithme part des listes complètes, et en supprime en fin de traitement les demandes qui n'ont pas été activées. Au final, les listes d'attente ne contiennent plus que des meilleurs choix pour ceux n'ayant leur premier choix en ordre utile.
Ou d'un point de vue plus pratique :
On définit dans un grand tableau, avec une colonne par école, et dans chaque colonne, la liste des demandes triées selon l'indice composite : toutes les demandes, avec l'indice correspondant à l'ordre de préférence. Au début du processus, toutes les demandes sont inactives. On commence par activer tous les premiers choix. Certaines demandes seront en ordre utile (les 'x' premières demandes activées correspondant au nombre 'x' de places disponibles dans cette école), et d'autres déjà en liste d'attente. Pour chaque demande activées mais en liste d'attente (enfant sans place à ce premier stade), on active son deuxième choix : s'il est également en liste d'attente, on active le troisième et ainsi de suite jusqu'à activer un choix en ordre utile, ou jusqu'à la fin de la liste des demandes (10 au maximum). De part ces activations, certaines demandes passeront d' "ordre utile" à "liste d'attente" (le dernier "premier choix" en ordre utile pourra passer sur liste d'attente de par l'activation d'un second choix mieux placé : meilleur indice composite) : pour chaque demande qui passe en liste d'attente, on active également les choix suivants, selon le même principe. Au terme de ce processus, toutes les demandes restées inactives peuvent être définitivement supprimées des listes, car un meilleur choix est possible (activé).
Ces "brèves" introductions sont reprises dans le document "Algorithme d'Allocation Différée", complétées d'une description plus détaillée de l'algorithme, et appliqué pas à pas sur un exemple fictif.
J'avais également implémenté ces algorithmes dans une précédente proposition : Comment dégonfler la bulle des inscriptions pour la entrée 2009. J'y aborde également cet algoritme (repris sous le nom de "Pré-inscription différée"), ainsi que le "Désistement automatique" et les possibilités d' "Echanges". Si l'on remplace l'ordre du tirage au sort par le classement selon l'indice composite, les méthodes et algorithmes présentés pourraient s'appliquer tels quels, après attribution des places prioritaires (priorités et 20% de mixité sociale).
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Pierre HARDY.
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