01/10/2009

Circulez, il n'y a (plus) rien à voir ... mais tout à faire !

[Courriel envoyé ce jour]

Mesdames, Messieurs,

Ce triste chapitre est maintenant clos. Que faut-il en retenir ? RIEN ! a-t-on envie de répondre, tant de désastres, tant d'entrées au secondaire gâchées, tant d'énergie perdue, ...

Mais encore ? Voici mon sentiment.

Malgré tout ce qu'on peut leur reprocher, les décrets ont dans une certaine mesure "fonctionné", permettant l'accès à certaines école à des enfants qui autrement ne pouvaient même y penser.

Mais ces décrets ont essentiellement "disfonctionné", générant plus de mal-placés que précédemment. Et ce n'est pas parce qu'on se refuse de les considérer, ni même de les compter que ce problème n'existe pas. La bulle est dégonflée, les mal-placés restent sacrifiés.

La politique du "chacun dans son coin" alla tout aussi surement droit dans le mur que le décret lui-même. Cette réticence à communiquer les informations, à les gérer de manière centrale a maintenu la bulle artificiellement gonflée pendant des mois, pour ne se résorber que fin des vacances. Un gâchis de plus, comme si cela ne suffisait pas. Point positif, à lire l'article paru dans Le Soir ce lundi 29 septembre intitulé Le nouveau décret inscriptions déjà en retard ? (http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2009-09-29/nouvea...), certains semblent l'avoir compris, et mieux, assimilé ! Ainsi, on peut lire qu'un "semblant de consensus semble se dégager entre une majorité d’acteurs en faveur d’un système de gestion centralisée des inscriptions". Encourageant, non ? Mais "une majorité" ? Il y aurait-il donc toujours quelques irréductibles ?  Incroyable !

Autre enseignement : Si on savait déjà que tous les enfants ne sont pas égaux, qu'ils n'ont pas tous la même accessibilité à l'enseignement secondaire, la même liberté de choix, et que certains sont plus égaux que d'autres car bénéficiant de l'adossement, ... on sait maintenant que tous les enfants n'ont pas le même poids ! En caricaturant, certains, portés par le poids social, relationnel, intellectuel, financier, ... de leurs parents,  peuvent faire entendre leur voix, tandis que d'autres, plutôt écrasés par ces mêmes poids, sont plus résignés. Si ma mémoire est bonne, cet aspect fut soulevé par monsieur Maingain lors la réunion de crise du 4 septembre. Toujours à cette même réunion, la réflexion d'une mère dont l'enfant eut finalement une place est significative : "Nous compatissons avec votre problème, votre douleur, nous comprenons ce que vous vivez, car ce que vous avez vécu ces quelques mois, nous le vivons depuis des années. [...]" Et de conclure "J'espère que vous aussi vous compatirez avec nos problèmes" (Ceci de mémoire, j'espère n'avoir pas (trop) déformé, trahi son propos.)

Finalement, ce qui me sidère, en tant que simple citoyen qui jusqu'alors ne s'était guère "frotté" au politique, c'est l'amateurisme des politiciens qui pondent des décrets qui ne tiennent pas la route deux secondes ! Ou simplement son manque de courage. Alors qu'il était évident qu'avec un tirage au sort, les parents se devaient d'inscrire leurs enfants dans un minimum (ou maximum) d'écoles, rien ne fut prévu pour géré la bulle ainsi générée, et tant annoncée. Il était tout aussi évident que ce tirage génèrerait des "mal-placés", en novembre 2008 on pouvait déjà le lire dans Le Soir : "Un décret fâché avec les maths". Parce que, même le décret Lotto, mieux ficelé, avec une centralisation des demandes et des possibilités d'échanges, n'aurait pas conduit à une telle catastrophe. Un travail abouti aurait certainement mieux atteint ses objectifs (sans préjuger ici de leur bien fondé). Comment un tel aveuglement est-il possible de la part de nos hautes éminences politiques ? Je me le demande toujours ... !

Pour l'avenir, le calendrier est plus que serré, et j'ose espérer que tous se sont déjà mis au travail, ce qui, autre bonne nouvelle, semble effectivement être le cas.  Et pour gagner du temps, les informaticiens sont-ils déjà à l'œuvre ? Si un consensus se dégage pour une base de donnée centrale, il me semble que tout citoyen devrait pouvoir consulter ses données, au travers d'une application sécurisée telle que "TaxOnWeb" (un petit coup de pouce du Fédéral ?). Et pour ceux qui n'ont pas accès à Internet ou plus généralement à l'informatique, les communes, CPAS, ... (ou autre) pourraient assurer ce "relais".

Sur le fond, j'avais déjà ébauché une méthode en décembre 2008, et depuis publié mes idées et autres points de vue dans une section de mon site Internet : "Problématique de l'inscription au secondaire en Communauté Française de Belgique(http://id-phy.orgfree.com/Opinion/InscrSec.html). Pourquoi l'enseignement se priverait-il d'outils informatiques pour gérer et optimiser les inscriptions ? L'avantage de l'informatique, à partir du moment où l'on dispose de données (réelles et/ou fictives), est la possibilité de tester des méthodes, d'effectuer des simulations afin d'estimer dans quelle mesure les objectifs premiers sont atteints, et de s'assurer qu'il n'engendre pas (trop) d'effet pervers. Une telle démarche (tests, simulations et projections) fit cruellement défaut dans l'élaboration des décrets précédents.

Je reste bien sûr à votre disposition pour vous présenter mes propositions, éclaircir quelques points ou plus largement participer à toute réflection sur ce sujet.

Avec mes meilleurs salutations,

Pierre Hardy.

 
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