06/06/2009

Sonnez la fin de la récré !

[Courriel envoyé le 5 juin 2009]

Mesdames, Messieurs,

Alors que PS & CDH ont fait leur mea-culpa, se sont amendés et ont tenté de corriger quelque peu leurs erreurs avec le décret "de Groot - Jamoulle" (certes, tardivement), alors que les partis sont favorables aux échanges et souhaitent demander les préférences aux parents, alors que les parents sont demandeurs, comment les réseaux peuvent-ils prendre les enfants à ce point en otage ?
On peut reprocher à ceux qui ont voté ce décret Lotto un manque de prévoyance, un manque de réflexion, de l'amateurisme, ... mais je reste convaincu qu'ils ne s'attendaient pas à un tel désastre. "Ils ne se doutaient pas que ..."  Mais les réseaux eux, n'ont même pas cette excuse ! Ils connaissent la situation, ils voient le désastre, ils savent comment en sortir (le décret Sparadrap est voté), mais mettent leur véto. C'est pire que de la "non assistance à personne en danger" : si le décret Lotto a fait tomber vos enfants à l'eau (par inadvertance, imprévoyance, ... ), alors que ses prometteurs tendent une perche pour les en sortir, les réseaux leur tiennent expressément la tête sous l'eau ! Histoire d'amplifier la catastrophe pour ensuite mieux revendiquer davantage d'autonomie ?! Mais avant de vouloir plus de pouvoir, ne faut-il d'abord s'en montrer digne ?
[Une telle fuite en avant, préférant sacrifier une génération d'enfants plutôt que de lâcher une once de ses principes, est plutôt symptomatique d'un régime [dictatorial] aux abois. [Et toutes les dicatures ont leurs admirateurs, leurs fervants partisants y trouvant leur compte ... ]]
D'où vient une telle obstination, un tel refus ? Ce serait ouvrir la porte à une centralisation des inscriptions pour l'avenir ? Mais il s'agit avant tout de la rentrée 2009. Est-ce à ce point difficile de ranger ses idéologies 5 minutes dans l'intérêt de tous ? Pourquoi une crainte d'une centralisation de la gestion des inscriptions, pourtant seul moyen pour réellement et rapidement dégonfler la bulle, du moins partiellement ?  Comment voulez-vous optimiser les inscriptions si personne ne dispose de toutes les données ? Il y a-t-il tant de choses obscures qu'une gestion centralisée risquerait de dévoiler ?

Puisque ne fusse que l'idée d'une gestion centralisée hérisse à ce point, j'ouvre une parenthèse, voici ma vision.
Application centrale : un outil au service des parents et des directions, renforçant le libre choix des uns, l'autonomie des autres et la transparence pour tous.

En 2009, les tirages sont faits, la principale demande des parents est de pouvoir croiser les listes, et optimiser les inscriptions en  fonction des préférences des parents. Mais c'est manifestement déjà trop pour ceux qui par ailleurs jurent la main sur le cœur, en vous regardant droit dans les yeux, vouloir le plus grand bien pour vos enfants !!!

N'étant pas dans les cénacles, je voudrais m'être trompé sur tout la ligne, avoir été mal informé, que les réseaux ne soient nullement opposés à demander ces fichues préférences, ...

Mais qu'est-ce qui coince alors ? (Ben non, pas des considérations politico-politiciennes de caniveaux !)

L'insécurité juridique ?  Lors d'un échange, aucune place ne se libère, le premier enfant sur la liste d'attente ne peut donc prétendre à cette place : elle est de toute manière occupée. Et la meilleure façon de libérer des places est précisément de procéder à de tels échanges, car dès que le meilleur choix est attribué, les autres demandes seront supprimées, diminuant d'autant les listes (d'attente). S'opposer aux échanges relève d'un comportement égocentrique suicidaire : "Etant le premier sur la liste, je ne veux que personne n'obtienne satisfaction avant moi, même si ce faisant je perds toute chance d'obtenir satisfaction à mon tour." Je ne suis pas juriste, mais un tel argument est-il recevable, j'espère que non. L'échange ne porte pas préjudice au premier de la liste (il ne recule pas !). Il pourrait argüer que, puisque ce n'est pas son premier choix, le candidat à l'échange finirait par se désister. Mais raisonnablement il ne le fera (l'école étant obligatoire) que s'il obtient son premier choix, et il ne pourra l'obtenir que par échange (car le processus d'optimisation commence par supprimer toutes les inscriptions multiples de ceux ayant déjà leur premier choix). D'autre part, lors des tentatives d'échange, les candidats sont pris dans l'ordre des listes, respectant le tirage au sort donc.

Quoi d'autre sinon ? Je ne vois pas !

A la veille des élections, votre opinion est sans doute faite, les partis ont fourbi leurs armes, et certains partis prônent une plus grande autonomie des écoles (ce qui est probablement souhaitable), mais attention à ce que cette liberté ne serve que quelques uns, au détriment de la majorité. Et bien sûr, il y aura toujours les tenants de "la liberté de choix pour tous, ... pour autant qu'on puisse se servir en premier" !

Au lendemain de ces élections, je ne peux que vous exhorter à faire tout ce qui est en votre pouvoir pour mettre en œuvre les propositions avancées dans la carte blanche parue dans Le Soir du 19 mai dernier Inscriptions : comment encore obtenir une solution digne pour la rentrée ? (que j'ai co-signée avec Michel Parys et Laurent Ledoux), à savoir :

  1. Demander à tous les parents qui ont plusieurs demandes d'inscriptions effectives (qu'elles soient en ordre utile ou en attente), quel sont leurs préférences (et pas uniquement leur premier choix). Ce que la CIRI aurait dû, devrait faire.
  2. Bien informer les parents des enjeux de cette consultation : procéder à des échanges afin d'obtenir le meilleurs choix possible pour tous, et suppression des demandes surnuméraires (dans le cadre de cette optimisation, les parents pouvant bien entendu maintenir leurs demandes d'inscription dans les écoles d'un meilleurs choix que celui retenu, afin de bénéficier d'éventuels désistements ultérieurs).
  3. Obtenir de toutes les écoles, les listes complètes des demandes (en ordre utile et en attente), et le nombre total de places disponibles, y compris celles créées dans le cadre du nouveau décret.
  4. Optimiser les inscriptions par voie informatique, et informer les parents des résultats (après validation).

Bref, activer pleinement le nouveau décret "de Groote - Jamoulle".

Puissiez-vous sonner la fin de la récré (et des disputes de bac à sable) !

En espérant que des urnes sorte un sursaut citoyen, altruiste, éthique, humain, social, écologique et réformateur (je n'ai oublié personne ?),

Avec mes meilleures salutations,

Pierre Hardy.

PS: Vous (re-)trouverez mes diverses propositions et réflexions dans la section
de mon site consacrée à la Problématique de l'inscription au secondaire.
 
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